Un gouvernement nationaliste est nommé
Et à la surprise générale c'est Laurent Jacobelli, de Debout la France qui a été nommé Premier Ministre. Alors que sa liste n'est arrivée que 4e avec à peine plus de 12% des voix, la Présidente de la République a décidé de nommer l'élu de 53 ans à la tête de son gouvernement. Pour la plupart des observateurs, il s'agit d'une stratégie d'ouverture permettant d'assurer sa coalition à l'Assemblée. On retrouve dans l'exécutif de nombreuses têtes du précédent gouvernement. Philippe De Villiers (MPF) prend la tête de la Justice et des Institutions. Son ancien Ministère des Affaires étrangères est repris par l'ancienne Ministre de la Famille, Marion Maréchal-Le Pen (FN). On retrouve deux anciens Premier Ministre avec Julien Rochedy (FN) comme ministre de la communication et de la culture tandis que Florian Philippot (FN) prend celui de l'Agriculture et de l'Environnement. Quant à Jacques Bompard (LS) il prend le portefeuille de l'Economie et du Budget.
Des nouveaux entrants
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Mais le Premier Ministre et la Présidente ont aussi fait le choix de la nouveauté. Guillaume Peltier prend la tête du prestigieux Ministère de l'Intérieur et de l'immigration. Martine Sureau (DLF) est nommée Ministre du Travail et des Affaires Sociales. Enfin, Xavier Fruleux (LS) arrive en tant que Secrétaire d'Etat à la Famille et aux Droits Humains. Avec une telle composition, Marine Le Pen s'assure d'une majorité absolue à l'Assemblée Nationale.
Jamais un candidat de l'Opposition n'avait eu accès au perchoir de l'Assemblée Nationale. Et pourtant, ce scénario pourrait bien avoir lieu. Pierre Laurent (PCF) est le seul candidat de la gauche et il est largement soutenu par ses camarades. A droite, au contraire, les voix se divisent entre Xavier Fruleux (LS) et Rama Yade (LFQO). Actuellement, le communiste est en tête avec 115 voix. Il devance d'une courte tête Rama Yade, largement soutenu par le Front National et ses alliés. Elle a déjà remporté 109 voix. Enfin, Xavier Fruleux est totalement distancé avec seulement 34 voix en sa faveur. Une telle division pourrait tout simplement mettre fin aux espoirs de Rama Yade de remporter le perchoir. Avec une candidature unie, elle serait en tête avec 143 voix. A quelques heures de la fin du scrutin, il reste encore le vote de 39 députés et cela pourrait encore tout changer. Dans le cas contraire, Pierre Laurent accédera à la Présidence de l'Assemblée et pourrait donc bien ennuyer la majorité présidentielle pour les 5 ans à venir.
Pierre Laurent peut-il créer l'impensable?
Une majorité très instable pour la Présidente
Et le raz de marée frontiste n'aura donc pas eu lieu. La liste de la majorité présidentielle échoue à obtenir la majorité absolue. Elle réalise toutefois un score honorable de 27,36% soit 115 sièges avec la prime majoritaire. Elle devance ainsi l'Union de la Gauche et l'Union pour une nouvelle gauche avec respectivement 22,55% et 17,83% des suffrages. Avec ces bons résultats, ils obtiennent 58 et 45 sièges dans l'hémicycle. La liste Debout la France et la Ligue du Sud terminent avec 12,11% soit mieux que ce qui était annoncé dans les sondages. Ils seront représentés par 31 députés. Les Républicains et l'UDI échouent lamentablement avec 10,33% des voix (26 députés). Le Front de Gauche réalise aussi une belle performance avec 7,21% (18 députés). C'est la liste Histoire et Avenir (PCD/MPF) qui termine dernier de ces élections avec 2,61% soit 7 sièges.
Une majorité relativement faible
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Avec ces résultats, la Présidente de la République va connaître davantage de difficulté que lors de son premier quinquennat. Le changement de système électoral aura toutefois permis une belle participation à plus de 75%. Si la majorité actuelle est reconduite ,Marine Le Pen pourra compter sur 153 députés soit à peine 2 élus de plus que la majorité absolue. Elle devra tout faire pour consolider sa coalition. Si un des partis se retire, la Présidente devra gouverner avec une majorité relative et cela risquerait même de faire tomber le futur gouvernement. La gauche sera quant à elle en position de force avec, si elle s'unie, 121 députés. La droite républicaine pourrait bien à son tour s'opposer à la Présidente permettant d'arriver à 147 députés dans l'opposition. Les débats parlementaires s'annoncent donc plus que houleux.
La majorité absolue pour Le Pen?
Et selon l'Ipsos, c'est la liste de la majorité présidentielle qui arriverait largement en tête au soir du premier et seul tour des élections législatives. Le Front National et ses alliés est crédité de 44% des suffrages. Avec un tel score, la liste de la présidente raflerait également la prime majoritaire ce qui pourrait lui permettre d'obtenir pas moins de...157 députés sur 300. Si les sondages s'avèrent exacts, Marine le Pen pourrait donc s'assurer à elle seule la majorité absolue des sièges sans alliés contrairement à la législature sortante. La liste du Parti communiste s'en sort extrêmement bien. La campagne de Pierre Laurent et André Chassaigne pourrait permettre aux alliés de remporter 21% des voix soit 54 députés. Ils seraient la première force d'opposition à l'Assemblée. Ils seraient suivis par la liste PS-PRG-EELV avec 13% des voix (33 députés). Les Républicains et la liste DLF-LDS feraient jeu égal avec 8% des suffrages soit 20 députés chacun. Le Front de Gauche arriverait à obtenir 5% (13 députés). Enfin, dans une telle configuration, la liste MPF-PCD et ses 2% d'intentions de vote n'entrerais plus dans l'hémicycle (5% des suffrages des électeurs inscrits sont nécessaires pour être élu député).
Rochedy et Laurent s'affrontent
La plupart des candidats aux élections législatives sont déjà en campagne et les premières tensions apparaissent. A gauche, la liste PCF-SDT enchaine les meetings et les bains de foule sur le terrain. Son leader, Pierre Laurent se place même comme futur Premier Ministre et tente de faire barrière à la Présidente fraîchement élue. Au Stade de Gerland, il en annonce la couleur en affirmant qu’il votera contre tous les textes de loi de Marine Le Pen, qu’il a d’ailleurs fait huer à plusieurs reprises pendant son meeting. Mais pour l’actuel Premier Ministre et candidat sur la liste de la majorité présidentielle, ça ne passe pas.
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Le Premier Ministre défend la Présidente
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Pendant son meeting au Palais des Congrès de Bordeaux, Julien Rochedy a tenu un discours de fermeté à l’encontre du communiste. « Non Monsieur Laurent, on ne demande pas à ses militants de huer une personne (…) lorsqu’on est député, on ne vote pas contre une personne, on vote pour l’amélioration de la vie quotidienne des Français ». Des punchlines qui risquent de marquer fortement ces législatives et qui pourraient changer les tendances des intentions de vote. Si les députés de la majorité présidentielle et l’extrême gauche se sont bien mis en route, la campagne est toutefois beaucoup plus calme côté socialiste et républicains. Il en faudra davantage s’ils veulent réellement incarner l’alternative.
